Intégrale de Faouzi Bensaidi

Faouzi Bensaïdi (1967), auteur, entre autres, de La Falaise (1999 ), Mille Mois ( 2003), Jours d’été (2022) et de Déserts (2023), élabore une oeuvre qui, marquée par la nature contrastée et subtile d’une thématique à multiples résonances sociétales et culturelles, n’a de cesse de s’affiner et de s’aiguiser en un regard éminemment cinématographique, vivace et toujours créatif. D’évidence, il exigeait de notre part un geste devant rester date marquante. Une première dans les annales des festivals nationaux.
Dans un témoignage, rare et dense, intitulé: “En ces années-là…” publié dans la revue Wachma de l’Association des Ami(e)s du cinéma de Tétouan, Faouzi Bensaïdi écrit en 2004 à propos du célèbre film, la « légende » hollywoodienne, qu’est : Casablanca de Michael Curtis (1942 ) : “Bientôt des gens jureront avoir vu Humphry Bogart descendre un double scotch au bar et des cars de touristes stationneront devant. Ce serait finit de la légende. Mais peut-être “It’s the beginning of beautiful friendship,” Mais peut-être est-ce le début d’une belle amitié…entre le cinéma et le Maroc.” Sans doute, est-ce là le pari depuis le début du parcours en 1999 avec La Falaise (1999): tisser, retisser une relation entre liens (amitiés) et distances (inimitiés) par rapport au poids parfois lourd, handicapant de toute «légende», stéréotype ou «image sans mouvement» (Serge Daney). Depuis lors, s’ouvre la quête (enquête) incessante, insatiable, autour d’un espace temps tiers. Le titre arabe Déserts الثلت الخالي est tiers vide (2023). Il traduirait cette quête (enquête) dans des lieux en transit, mi-lieux ou dé-territoires entre fiction et réel. Aujourd’hui, la rétrospective est d’autant plus opportune, pertinente qu’elle offre l’occasion de voir de près en courts et longs métrages, les répétitionsvariations d’une oeuvre ouverte participant à la construction d’un beau mausolée du souvenir au (du) pays cinéma. Telle une «architecture musicale» pour reprendre une formule énoncée par le même Faouzi Bensaïdi.