Hommages 2025
Aida Folch
![]()
une étoile
convointée par plusieurs
cieux
Elle a fait ses premiers pas dans le
monde du cinéma alors qu’elle était
encore une jeune fille. À seulement
quatorze ans, le réalisateur
Fernando Trueba l’a choisie pour
participer à son film Magie de
Shanghai. Ainsi, les portes du
cinéma se sont ouvertes devant
elle, et rapidement, Fernando León
l’a intégrée à l’équipe de son film
Los Lunes al sol. Par la suite, ses
f
ilms ont rencontré un grand succès
auprès du public. La télévision en
a fait un visage familier dans les
foyers espagnols, notamment
grâce à sa participation dans la
série Raconte-moi comment ça
s’est passé aux côtés de l’acteur
Imanol Arias. À l’international, elle
a participé au film historique Henri
IV, réalisé par le réalisateur allemand Bayer, et a aussi vécu des expériences d’actrice au Mexique. Dans
une nouvelle étape de sa carrière, Trueba l’a à nouveau choisie, cette fois dans un rôle principal pour le film
L’Artiste et son modèle, entièrement tourné en français, aux côtés de la star française Jean Rochefort et
de la légende italienne Claudia Cardinale. Sa nomination au prix de Meilleure actrice aux Goyas en 2013 a
couronné cette prestation exceptionnelle. Elle a ensuite continué à travailler sur plusieurs séries, avant de
jouer dans le film Feu en 2014 avec José Coronado, un film qui met en lumière les effets du radicalisme
et de l’injustice sociale.
Aujourd’hui, Aïda travaille sur plusieurs projets personnels qui seront bientôt dévoilés, et sa carrière semble
être une série de succès, grâce à son immense talent artistique.

Eyad Nassar
Un parcours
artistique flamboyant
Eyad Nassar est un artiste dont
l’identité
s’entrecroise
avec
plusieurs appartenances arabes
(Arabie Saoudite,
Palestine,
Jordanie et Égypte). Artiste
rayonnant et responsable, il
n’hésite pas à expérimenter
et à relever des rôles difficiles.
Aventurier, respectueux de son
art et des pionniers qui l’ont
précédé, il est aussi un artiste
cultivé, doté d’une véritable
intelligence artistique. Il veille
également à investir son image
dans des initiatives humanitaires.
Eyad Nassar choisit ses projets
avec soin, diversifie ses registres
et fait confiance à son intuition au
moment de décider. Sa première
passion fut les arts plastiques, en
particulier la sculpture, avant de se
tourner vers la télévision puis vers le cinéma. Un tournant marquant de sa carrière fut son rôle dans la
série Al-Gama‘a (2010), réalisée par Wahid Hamed, où il incarna avec brio Hassan al-Banna, fondateur
des Frères musulmans. Cette performance constitua un véritable point de départ pour sa notoriété et fit
de l’œuvre un sujet de débat critique et populaire. Il reçut plusieurs distinctions prestigieuses et gagna à
la fois l’estime du public et des critiques. Au cinéma, Eyad Nassar s’est distingué dans Kaf al-Qamar
de Khaled Youssef, Turab al-Mas (adapté du roman d’Ahmed Mourad), ainsi que dans Al-Mamar, où il
incarna un officier israélien – une audace révélant sa capacité à interpréter des rôles sombres en évitant
tout stéréotype. Dans El-Ba‘d La Yazhab Lil-Ma’zoun Maratayn (2021), aux côtés de Karim Abdel Aziz,
il revint à la comédie sociale, confirmant une nouvelle fois son refus d’être cantonné à un seul genre. Avec
Al-Bab al-Akhdar, ultime œuvre du grand Osama Anwar Okasha, il s’approcha de la science-fiction,
tandis que Sa‘a Wa Nos dressait une fresque poignante sur les souffrances des classes populaires
égyptiennes. Connu pour sa quête permanente de nouveauté et son goût pour les paris artistiques, il
navigue avec aisance entre le romantique, le drame psychologique, l’historique et le politique. Cette
diversité l’a rapproché du public, qui entretient avec lui une relation de respect et de proximité. Il ne vise
pas seulement le succès commercial, mais cherche aussi à proposer des œuvres qui ouvrent des débats
autour de questions sociales et politiques brûlantes. En définitive, l’expérience artistique d’Eyad Nassar
séduit par sa force et son originalité. Elle transcende les frontières, refuse la facilité et la complaisance, et
relie l’art à ses dimensions psychologiques, sociales et humaines, démontrant que le cinéma n’est pas un
luxe, mais une nécessité et une réponse aux besoins profonds, collectifs comme individuels.
Nabil Ayouch
Le cinéma de Nabil
Ayouch divertit et éclaire.
Nabil Ayouch s’est imposé comme
une figure majeure du cinéma
marocain. Ses films se distinguent
par une grande maîtrise artistique et une technicité avancée, mais
également par leur ancrage citoyen
et leur rapport étroit à la réalité
historique du pays. Le cinéma
d’Ayouch se veut un engagement
sur une voie propre, en dialogue
constant avec les tensions, les
douleurs et les contradictions qui
traversent la société marocaine.
Ses œuvres portent un regard
humain, parfois méditatif, souvent
indigné. Ayouch ne cherche pas
à plaire ou séduire à tout prix.
C’est un cinéaste affirmé qui sait
provoquer l’émotion, éveiller les
consciences et susciter la réflexion. Ses films touchent des sujets sensibles, prennent position face à
des phénomènes sociaux ou moraux, et cela dès son premier long-métrage, Mektoub (1997), basé sur
des faits réels avec quelques éléments de fiction. Avec Ali Zaoua (2000), il brosse le portrait poignant de
quatre enfants des rues livrés à eux-mêmes dans une grande ville marocaine. Le film montre sans fard leur
quotidien de misère, leurs rêves et leur dignité, malgré l’exclusion, la violence et la drogue. Ayouch a choisi
de travailler avec de vrais enfants des rues, donnant ainsi à son film une dimension à la fois réaliste et
bouleversante. Dans Les chevaux de Dieu (2012), il s’attaque aux mécanismes de l’embrigadement et de
l’extrémisme, en retraçant le parcours de jeunes issus de quartiers défavorisés ayant participé aux attentats
de Casablanca. Il met en lumière les dynamiques sociales, psychologiques et idéologiques à l’œuvre dans
cette radicalisation. Ayouch insiste sur l’importance de l’art comme arme contre l’oppression, comme
outil de libération individuelle et collective. Il y voit un moyen d’exprimer la révolte, le désir d’ouverture et
la quête de justice dans une société marquée par des inégalités criantes et des mécanismes de pouvoir
opaques. Everybody Loves Touda (2024) approfondit cette réflexion en montrant comment l’art peut
devenir un acte de survie face à l’étouffement, à l’exclusion et à la violence. Le film témoigne du potentiel
de l’expression artistique comme réponse au silence et à la marginalisation. Le cinéma de Nabil Ayouch
s’impose donc comme un espace de résistance poétique. Par son esthétique exigeante, sa sensibilité et
son audace, il éclaire les zones d’ombre de la société marocaine contemporaine. Il aide à porter le poids
de certaines vérités difficiles, grâce à une langue cinématographique puissante, souvent lyrique, centrée
sur des récits poignants et sans compromis.
